8 mars 2016, journée internationale pour les droits des femmes

A l'heure où certains se préoccupent des écarts de salaire, ou de la mise en place qu'un quota de femmes dans les institutions étatiques, d'autres se battent encore pour faire acquérir des droits fondamentaux inexistants dans des pays encore en voie de développement. Les inégalités que subissent les femmes n'est pas uniquement par rapport aux hommes, mais aussi entre elles. Le pays de naissance est déterminant, malheureusement…

Aussi en cette journée internationale pour les droits des femmes, il est intéressant, de retenir quelques chiffres, qui montrent que le chemin est encore bien long, et que ce jour du 8 mars est plus qu'un symbole. C'est un triste anniversaire. Le sujet nécessiterait des pages et des pages, mais il suffit déjà d'aborder quelques domaines pour bien cerner les problèmes :

 L'éducation

Victor Hugo a écrit « La liberté commence là où l'ignorance finit ». L'éducation est un des leviers permettant aux individus de s'élever dans une société tant au niveau personnel que professionnel. Et pourtant, selon l'UNESCO en 2014, au moins 100 millions de jeunes filles sont totalement analphabètes dans les pays pauvres. Sur les 70 millions d'enfants en âge d'être scolarisés en 2008, 53 % des filles ne l'étaient pas, principalement en Afrique Subsaharienne. L'accès à l'enseignement primaire est presque impossible pour la moitié de ces jeunes filles. Les chiffres concernant l'enseignement secondaire sont encore plus révoltants, puisque 75 % des enfants en âge d'y accéder, ne sont pas scolarisés. L'école n'est donc pas une priorité dans certains pays. Une femme n'a pas besoin d'être éduquée, car elle est avant tout un ventre, une femme au foyer, une femme à la disposition de l'homme. Dans le monde, 400 millions de femmes âgées de 20 à 45 ans ont été mariées avant 18 ans. Parmi elles, un tiers l'a été avant 15 ans. Cela représente 65 % des filles du Bangladesh, 43 % des filles en Inde, et plus précisément encore 75 % des jeunes filles Nigérianes. Certaines législations interdisent ces mariages précoces, mais les us et coutumes sont bien trop ancrés dans la culture. A titre de comparaison, il faut savoir qu'en France, les femmes sont majoritaires parmi les étudiants, et le mariage n'est pas une finalité. L'accès à l'éducation et à la culture est loin d'être unanime partout. A ces chiffres s'ajoutent encore un réel problème en milieu scolaire. Des enquêtes ont été menées dans 10 pays pour le rapport de la campagne mondiale pour l'éducation. Il a été indiqué que les « filles sont victimes de discrimination sexistes dès l'âge de 7 ans ». 10 % des écolières du primaire et 20 % des étudiantes du secondaire déclarent « être malheureuse d'être une fille ». Comment ne pas s'indigner face à une telle déclaration ? Ces jeunes filles se justifient en évoquant quatre raisons principales :

- La restriction de leurs libertés

- Un sentiment d'insécurité

- Le harcèlement des garçons

- Un manque de possibilité de réussite par rapport aux garçons

La santé

D'après l'Organisation Mondiale de la Santé, « bien que l'espérance de vie des femmes soit supérieure à celle des hommes, des facteurs sanitaires et sociaux font que dans de nombreux pays, les femmes ont une moins bonne qualité de vie. » Cela s'explique déjà par les violences physiques et sexuelles qu'elles subissent. En Europe, une femme sur trois a été victime de telles violences selon l'Agence Européenne des Droits Fondamentaux. Beaucoup d'entre elles se taisent. Dans certains pays d'Afrique, ainsi qu'au Moyen-Orient, les mutilations sexuelles sont des pratiques courantes. On estime à 125 Millions de femmes et de jeunes filles concernées par cette violence intime dont les conséquences sont à la fois psychologiques et physiques (hémorragies, douleurs persistantes et accouchements difficiles…) 98 à 88 % des femmes en Somalie, Mali, Guinée, Djibouti, Erythrée, Egypte, Sierra Leone, Soudan sont ainsi mutilées. Cette pratique se répand jusqu'en Europe, où 500 000 femmes seraient concernées dans l'Union Européenne. De plus, parmi les raisons qui expliquent la mauvaise qualité de vie des femmes, il faut ajouter le sida dont les victimes sont pour moitié des femmes, le paludisme, la pneumopathie due à la cuisine sur feux ouverts, ainsi que les problèmes liés à la grossesse. Entre 350 000 et 500 000 femmes meurent chaque année pendant une grossesse ou leur d'un accouchement. Le développement médical et l'accès à la santé n'étant pas égaux dans tous les pays du monde, les inégalités se creusent même entre les femmes. Ce qui a été gagné pour certaines ne l'est pas encore pour d'autres.

Les droits civils et le travail

Avant tout autre considération, il est reconnu que l'égalité salariale n'existe dans aucun pays. Pour ne donner qu'un chiffre, dans l'Union Européenne, une femme gagne en moyenne 17 % de moins qu'un homme. Même si cela n'est pas normal, certaines femmes sont bien plus à plaindre que les femmes européennes. Il faut savoir, qu'il y a sur notre planète, 1,2 Milliard de personnes qui vivent avec moins d'un dollar par jour. La part des femmes extrêmement pauvres est de 70 %. Ce chiffre effrayant montre à quel point la précarité frappe les femmes. Selon un rapport de la Banque Mondiale de 2012, quatre travailleurs sur 10 sont des femmes. L'accès au travail est donc limité. Le manque d'éducation et de formation l'explique en partie, mais il y a pire. Au moins 25 pays sont recensés comme ne permettant pas aux femmes de transmettre leur nationalité à leurs enfants. Ils se situent au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, en Afrique Subsaharienne, en Asie… Encore aujourd'hui, des femmes sont privées de droits civils. Cela implique qu'elles ne sont pas considérées comme des personnes à part entière. La Convention Internationale pour l'élimination de toutes discriminations faites aux femmes, ouverte à la signature depuis 1980, n'a toujours pas été ratifiée par la Somalie, le Soudan, l'Iran, les Etats-Unis … La moitié des pays non ratifiant émettent en fait des réserves notamment sur l'égalité hommes-femmes devant la loi, la liberté de circulation, le mariage et la procréation. Cette absence de ratification ne signifie pas que dans tous ces pays les femmes sont considérés comme des « choses ». Il faut être prudent ! Mais, sans mauvaise interprétation, la conclusion première est que la femme ne semble pas être considérée de la même manière qu'un homme. Sinon pourquoi émettre des réserves ?

Enfin pour finir, il est aussi à retenir :

- Même si les Saoudiennes ont enfin pu acquérir le droit de vote, elles n'ont toujours pas le droit de conduire. En 2013, elles ont obtenu le droit de faire du vélo !

- En Afghanistan, vouloir étudier c'est faire preuve de courage. Selon un rapport de l'ONU , des cas d'empoisonnement et d'attaques à l'acide contre des écolières ont été relevés entre 2012 et 2014.

- Les femmes "mal voilées" sont attaquées à l'acide, voire décapitées

- L'avortement est interdit au Chili. La loi prévoit cinq ans de prison pour les femmes, et trois ans pour les médecins.

- En Inde, une femme est violée toutes les 22 minutes

- En France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint

La journée du 8 mars doit à la fois rappeler les combats gagnés, mais aussi tous ceux qu'ils restent encore à mener.

Source des chiffres : http://www.adequations.org/

A propos de l'Auteure

Avec cet article, nous renforçons notre collaboration avec Sandrine Connault de l'Alchimiste des Mots,

Une plume, un style, des mots pour parler de PlusDeCoton et de ses engagements éco-responsables. Mais pas seulement, allez faire un tour sur son site et vous y découvrirez ses Merveilleuses Chroniques.